
Cherbourg : Cité de la Mer
Sous-Marin Nucléaire « Le Redoutable » S.611.
Et nous ne parlons plus de 400, 800 ou 1200 Tonnes mais de 9.000 Tonnes .
Position G.P.S. 49°38’51.80 N. et 1°37’02.62 O.

La Tape de Bouche du SNLE Le Redoutable.
Le Redoutable est non seulement le premier sous-marin français à propulsion nucléaire
mais aussi le premier sous-marin de ce type à être ouvert au public.

La pièce frappée par la Monnaie pour le 40ème anniversaire du Redoutable.
Un peu d’histoire : En France, l’idée avait été lancée en 1954 et Pierre Mendès France lui même y avait adhéré lors d’un conseil interministériel qu’il nous fallait l’arme nucléaire. A cette époque il ne s’agissait pas encore de dissuasion mais d’adapter dans un premier temps un sous-marin à la propulsion nucléaire. Les hauts responsables de la Défense étaient divisés, les patrons des armées de l’Air et de Terre ne cachaient pas leur hostilité au principe tandis qu’au Conseil Supérieur de la Marine l’amiral Lemonnier ferraillait avec les amiraux Barjot et Ortoli qui disaient que le sous-marin conventionnel avait encore de beaux jours devant lui. Et c’est l’atome qui l’emporta. Le premier projet se matérialisa sous la forme du prototype Q.244 qui fût mis sur cale à Cherbourg en 1956 et dépassait en dimensions tout ce que l’on pouvait imaginer même le « Surcouf » avec ses 3500 Tonnes. Long de 113,75 m, large de 11,70m. il déplaçait 6500 Tonnes et devenait le précurseur des sous-marins à venir. Ce sous-marin était destiné à être armé de torpilles (Huit Tubes et 20 torpilles de réserve) et éventuellement de missiles aérodynamiques. Il y eut aussi d’énormes problèmes à résoudre et sur le plan technique, l’option retenue, par la force des choses, d’un réacteur à uranium naturel et à eau lourde conduisit à une sorte d’aberration : la chaufferie réalisable ne rentrait pas dans le sous-marin projeté.
La coque du Q.244. resta donc à l’abandon à l’arsenal de Cherbourg avant qu’on ne l’utilise à des fins plus glorieuses. Restait pour résoudre le problème le Recours aux américains et en 1958 le Général De Gaulle envoya une délégation aux states avec les missions de ramener un sous-marin nucléaire, de l’uranium enrichi et le maximum d’informations sur ce sujet très sensible. Mais les américains craignant de voir leur technologie livrée à l’union soviétique n’accédèrent que partiellement à la France en acceptant de lui céder 20 tonnes du précieux combustible. Le 6 décembre 1960 une loi programme est votée pour la construction d’un sous-marin ayant la capacité de lancer des engins. Ce sous-marin sera « Le Redoutable » N° de coque Q.252 et la construction d’un sous-marin expérimental qui redonnera vie à une partie de la coque du Q.244 et qui deviendra le « Gymnote».

L'étrave du Q.244 qui sera utilisée pour la construction du sous-marin
expérimenntal "Gymnote".

Le "Gymnote" communément appelé "Le fer à repasser" par les sous-mariniers.
(Ici avec son mât pour filmer la sortie du missile).
En 1961 le projet « Cœlacanthe » voit le jour ainsi que la pérennisation des noms de Force Océanique Stratégique (FOST) et de SNLE et la grande aventure démarre : aventure en effet car il faut simultanément en HUIT Ans, résoudre des problèmes tels que la mise au point de la chaufferie nucléaire, la construction du sous-marin lui même mais aussi les missiles et leur charge nucléaire , la navigation par inertie de façon à ne pas les lancer n’importe ou, l’éjection de ces missiles sous la surface de la mer et il faut aussi et surtout une base pour les remises en état, l’entretien et l’entraînement des équipages d’où la construction de l’île longue.

Vue aérienne de l'Ile Longue.
Tout était à inventer.
L’Ingénieur Gempp chargé des travaux dit : on voulait que ce soit un sous-marin qui possède toutes les vertus du point de vue de son immersion, de sa vitesse, de son autonomie, de la modernité de ses installations… et il s’agissait de trouver de trouver en premier lieu un acier convenable pour la construction de la coque épaisse et nous avions la chance de disposer d’un acier à blindage qui avait fait ses preuves, un acier élastique très en avance sur son temps, soudable (Acier 80 HLES) et présentant toutes les vertus mécaniques exigées dans les coques des sous-marins pour atteindre des immersions importantes.
Pendant que les ingénieurs traitaient tous ces problèmes techniques, le Capitaine de Corvette Louzeau planchait lui sur la formation de ses équipages et l’organisation du service à bord en sachant que les règles en vigueur sur les sous-marins classiques ne parlaient évidemment pas de : chaufferie nucléaire, ni de missiles et encore moins d’ordinateurs. De plus ce bâtiment est vraiment imposant avec ses 11m. de diamètre et dont certains tronçons pèsent 50 Tonnes, ses 100 Km. de tuyaux et 700 Km. de câbles.
La surface habitable de ce bateau étant de 240 M ² pour 135 hommes d’équipage ce qui
correspond à 1,80m² par individu.
Le lancement du Redoutable eut lieu le 29 Mars 1967 à 10 H 40 mn., la première divergence
en janvier 1969, le premier tir de missile le 29 Mai 1971 (pentecôte), sa 1ère patrouille de 43 jours
(sans charge nucléaire) démarre le 7 Juillet 1971 et est admis au service actif le 1er décembre 1971.
Sa première patrouille effective démarra le 28 Janvier 1972, dura 54 Jours et depuis cette date la dissuasion française ne s’est jamais arrêtée.
Caractéristiques :
Longueur |
128 mètres |
Largeur |
10,60 mètres |
Hauteur |
10 mètres |
Déplacement Surface/Plongée |
7500 tonnes/9000 tonnes |
Armement stratégique |
16 missiles M.S.B.S. |
Armement Tactique |
4 tubes lance-torpilles
18 torpilles
|
Vitesse |
Supérieur à 20 nœuds |
2 Équipages de |
15 Officiers et 135 hommes
qui embarquent par roulement (Bleu et Rouge)
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Propulsion |
1 réacteur nucléaire associé à un système de propulsion à vapeur
1 hélice
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Le « Redoutable » a un système propulsif comportant un réacteur à uranium très enrichi et à eau naturelle sous-pression fournissant l’énergie calorifique nécessaire à la production de la vapeur qui actionne deux groupes de turbines et deux Turbo-Alternateurs. Un propulseur auxiliaire avec groupe électrogène pourra suppléer la propulsion principale en cas d’avarie et permettre une distance franchissable de 5000 Nautiques.

La tranche Missiles du "Redoutable" avec ses 16 Tubes, en chantier à Cherbourg.

La tranche AV. ou l'on distingue bien les couples.

Lancement par le Général de Gaulle le 29 Mars 1967.

Le Redoutable rentrant dans le goulet de Brest avec son numéro de coque
qui sera supprimé par la suite.

Très belle photo du Redoutable en giration.

Autre belle vue d'un SNLE Type Le Redoutable.

Le tir d'un missile à partir d'un sous-marin.

Un SNLE passant devant le phare du Minou dans le goulet de Brest.
Le sous-marin « Le Redoutable » est le premier d’une série de six SNLE qui sont :
S.611 Le Redoutable, S.612 Le Terrible, S.610 Le Foudroyant, S.613 L’Indomptable
S.614 Le Tonnant et S.615 L’Inflexible.

Le Redoutable en coupe.

Le Redoutable entame sa plongée.

En plongée Périscopique.
Et maintenant, le Redoutable est accessible au public à Cherbourg lieu de sa construction.

Photo Guillaume Rueda/ net marine.

Carte en vente à la cité de la mer à Cherbourg ou est exposé ce sous-marin.
Les autres photos sont de DCAN Cherbourg et Yves Cariou
La presse parle du 50ème anniversaire du "Redoutable" :
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- qui annonce le décès de Bernard Louzeau, premier Commandant du "Redoutable".
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- (20 ans de l'arrivée du Redoutable à la Cité de la Mer de Cherbourg).
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